Fiche Culture Russe â
Geographie de la Russie
- La géologie, le climat, la faune et la flore
Le territoire de la Russie
Un huitiĂšme des terres Ă©mergĂ©es, le plus grand pays du monde (avant le Canada, la Chine, les Etats-Unis et le BrĂ©sil). 17 098 246 km2 (hors CrimĂ©e, dont lâannexion, en 2014 nâest pas reconnue par la France)
En pourcentage du territoire:
- 45 % forĂȘts
- 4 % eau
- 13 % terres agricoles
- 19 % autres terres
Du nord au sud: entre 2500 et 4000 km / Dâouest en est: 9000 km Point le plus occidental : lâenclave de Kaliningrad Point le plus oriental: Ăźle Ratmanov (dans le dĂ©troit de BĂ©ring) Point le plus mĂ©ridional: frontiĂšre avec lâAzerbaĂŻdjan Point le plus septentrional: archipel François-Joseph dans la mer Glacial
Les frontiĂšres
58 562 km de frontiĂšres, dont seulement 14 309 km de frontiĂšres terrestres. FrontiĂšres communes avec la NorvĂšge, la Finlande, lâEstonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la BiĂ©lorussie, lâUkraine, la GĂ©orgie, lâAzerbaĂŻdjan, le Kazakhstan, la Chine, la Mongolie et la CorĂ©e du Nord.
Lâenclave de Kaliningrad
Elle est Russe depuis la dĂ©faite allemande en 1945. Ă la suite de lâadhĂ©sion de la Pologne et de la Lituanie Ă lâUE, devenue une enclave russe au cĆur de lâUE; depuis juillet 2003, par lâaccord de Schengen, des frontiĂšres extĂ©rieures de lâUE.
Autres points sensibles du territoire russe
Demandes russes auprĂšs de lâONU de reconnaĂźtre au territoire russe une partie de lâArctique. DiffĂ©rend avec le Japon sur les Ăźles Kouriles. Lâannexion de la CrimĂ©e, rĂ©gion multiethnique, arrachĂ©e Ă lâUkraine par la Russie en mars 2014 (massivement reconnue par la populaCon dans un rĂ©fĂ©rendum… mais qui nâest pas reconnu par la communautĂ© internationale).
Les fuseaux horaires
Heure de Moscou comme rĂ©fĂ©rence (rendue obligatoire par lâĂ©tendue du rĂ©seau ferroviaire) Depuis 2014, nouvelle division en 11 fuseaux qui suivent le tracĂ© des rĂ©gions de la FĂ©dĂ©ration de Russie. Par rĂ©gion, un seul fuseau horaire, mais exceptions: 3 fuseaux pour la Iakoutie, deux pour Sakhaline. Depuis 2011, heure dâĂ©tĂ© permanente a Ă©tĂ© instaurĂ©e.
Les fuseaux :
- Heure de Kaliningrad (KALT) (UTC + 2)
- Heure d’Irkoutsk (IRKT) (UTC + 8)
- Heure de Kaliningrad (KALT) (UTC + 2)
- Heure Iakoute (YAKT) (UTC + 9)
- Heure de Samara (SAMT) (UTC + 4)
- Heure de Vladivostok (VLAT) (UTC + 10)
- Heure dâEkaterinbourg (YEKT) (UTC + 5)
- Heure Magadan (MAGT) (UTC + 11)
- Heure dâOmsk (OMST) (UTC + 6)
- Heure du Kamtchatka (PETT) (UTC + 12)
- Heure de KrasnoĂŻarsk (KRAT) (UTC + 7)
Le climat
Cinq zones en fonction du sol, de la flore et de la faune :
- La toundra (extrĂȘme nord du pays), 15 % du territoire de la Russie; hiver prolongĂ© et rigoureux, Ă©tĂ© court et frais; permafrost; vĂ©gĂ©tation pauvre (terre tourbeuse, mousse)
- La forĂȘt / la taĂŻga (situĂ©e au sud de la toundra, ligne Moguilev-Tambov-Novossibirsk); au nord une zone de conifĂšres, la taĂŻga, plus au sud la forĂȘt mixte
- La steppe (plaines des Carpates Ă lâAltaĂŻ), vĂ©gĂ©tation herbacĂ©e, 12 % du territoire â fleurie au printemps, sĂšche en Ă©tĂ©
- Zone des dĂ©serts (sud-est de la Russie dâEurope, vers la mer Caspienne) pauvre en vĂ©gĂ©taCon et en faune, climat sec
- Climat subtropical (nord-ouest du Caucase, bassins de lâAmour et de lâOussouri): vĂ©gĂ©taCon luxuriante
Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale: diffĂ©rence trĂšs marquĂ©e entre les tempĂ©ratures en Ă©tĂ© et en hiver. RĂ©gion la plus froide: SibĂ©rie, PĂŽle froid de lâhĂ©misphĂšre nord: prĂšs de VerkhoĂŻansk (jusquâĂ -62 °C en hiver), en Kalmoukie, jusquâĂ + 45,4 °C mesurĂ©s en Ă©tĂ©.
Le relief
Plus grande partie: plaine dâEurope orientale; plaines septentrionales du Caucase, plaine de la SibĂ©rie occidentale (derriĂšre lâOural, en Asie). Au sud-est de la plaine de SibĂ©rie occidentale: les monts de lâAltaĂŻ. Sur la presquâĂźle de Kamtchatka (ExtrĂȘme Orient), plus de 160 volcans, dont le mont KlioutchevskaĂŻa (4750 m), le plus haut volcan dâEurasie en activitĂ©. Entre lâIenisseĂŻ et la LĂ©na, le plateau de la SibĂ©rie moyenne; entre la LĂ©na et lâocĂ©an Pacifique, les chaĂźnes et les plateaux de lâAsie du Nord-Est.
- La population et le ethnies
La population officielle est de 145 millions en 2018. Contenant plus de 180 ethnies differentes dont 77,71% de Russes. La langue nationale est le Russe mais il y a aussi plus de 100 autres langues parlees mais il y a une russification systematique depuis les temps de l’URSS. Ăducation en russe partout, mais selon les rĂ©gions en partie en langue rĂ©gionale. Par ailleurs, il y a de nombreux reprĂ©sentants dâautres pays (Allemands, Bulgares, Finnois…), et de nombreux migrants venant pourle travail, les gastarbeiter notamment originaire d’anciennes rĂ©publiques soviĂ©tiques. Il y a aussi une presence chinoise en Siberie Orientale.
Nombreuses ethnies conservant leur mode de vie traditionnel, notamment dans le Grand Nord et en SibĂ©rie: les Evenks, les Tchouktches, les NĂ©nĂštses (SamoyĂšdes), Samis, AlĂ©outes…
- Les religions
Officiellement, lâEtat russe est laĂŻque et garantit Ă tous ses habitants la libertĂ© de choisir une religion. La majoritĂ© de la population se dĂ©clare aujourdâhui orthodoxe (environ 63 %)
La religion orthodoxe
En 988, le grand-prince de Kiev Vladimir Sviatoslavitch reçoit le baptĂȘme selon le rite byzantin, il impose la religion chrĂ©Cenne Ă son peuple. En 1054: schisme (Eglise de Rome, Eglise de Constantinople) => apparition de la religion orthodoxe. Grand rĂŽle de la christanisation du pays dans lâaffirmation de lâEtat russe, le dĂ©veloppement de lâinstruction la constitution des bases spirituelles et morales du peuple â aussi dans lâexpansion de la Russie.
1299: transfert du siĂšge mĂ©tropolitain de Kiev Ă Vladimir, en 1328 Ă Moscou (jusquâĂ nos jours). Et jusquâĂ aujourdâhui: Moscou reconnue comme la « TroisiĂšme Rome » avec une mission, sauver la ChrĂ©tientĂ©.
Place des icĂŽnes, qui reprĂ©sentent les saints selon des rĂšgles trĂšs strictes, dans le rituel orthodoxe. Pas dâinstruments de musique, seulement les voix dans les Ă©glises.
Les autres religions présentes en Russie
DeuxiĂšme religion dâaprĂšs le nombre de fidĂšles: lâislam (Tatars, Bachkirs, TchĂ©tchĂšnes, Kazakhs…), prĂ©sent en Russie depuis le XIIe siĂšcle; coexistence sans problĂšme majeur avec lâorthodoxie, Il y a actuellement environ 20 milllions de musulmans en Russie.
PrĂ©sence de communautĂ©s judaĂŻques, notamment dans les grandes villes. RĂ©gion autonome juive en SibĂ©rie orientale, Birobidjan, mais trĂšs peu de juifs de nos Jours. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la part des juifs dans la population est trĂšs rĂ©duite depuis les annĂ©es 1990.
Grand nombre de bouddhistes, surtout de la branche lamaĂŻque, Religion traditionnelle des Bouriates, des Touvains, des Kalmouks. Plus grand centre: le datsane dâIvolguinsk en Bouriatie, prĂšs dâOulan OudĂ©.
Les religions dans la Russie du XXe siecle
Ăpoque soviĂ©tique: athĂ©isme comme composante importante de lâidĂ©ologie communiste. AnnĂ©es 1920-1930: destruction dâinnombrables Ă©glises dans le pays. AthĂ©isme belliqueux sâadoucit un peu Ă partir des annĂ©es 1940. Mais seulement avec la pĂ©restroĂŻka (1985-1991), l’hostilitĂ© sâaffaiblit. Fin de lâURSS: rĂ©ouverture et reconstrucCons; libertĂ© de croyance.
- Le Folklore
Le folklore sâest constituĂ© sur la base des croyances paĂŻennes, avec des divinitĂ©s anciennes, comme Peroun (dieu de la foudre), Svarog (dieu du feu cĂ©leste), Dajbog (dieu de la fertilitĂ©), Volos (dieu du bĂ©tail). Les bylines: chansons de geste sur les hauts faits des bogatyrs (hĂ©ros rĂ©alisant des prouesses Ă caractĂšre patriotique ou religieux), dotĂ©s dâun pouvoir magique. Parmi les plus populaires: Ilya Mouromets, Dobrynia Nikititch, Aliocha Popovitch (hĂ©roĂŻques dĂ©fenseurs de la terre russe).
Contes de fĂ©e, dĂ©crivent des personnages imaginaires dotĂ©s de qualitĂ©s magiques; p.ex. Baba Yaga (la sorciĂšre), Jar-PCtsa (lâOiseau de feu), Ivan Douratchok (Ivan le Nigaud)… Cours premier semestre Madame Boskovitch
- Les villes russes
Il y a 113 grandes villes en Russie, dont 15 comptent plus dâun million dâhabitants :
- Moscou
- Saint-Petersbourg
- Novossibirsk
- Ekaterinbourg
- Nijni-Novgorod
- Kazan
- Tcheliabinsk
- Omsk
- Samara
- Rostov-sur-le-Don
- Oufa
- KrasnoĂŻarsk
- Perm
- Voronej
- Volgograd
La majorité des villes situées en Europe, mais aussi de grands centres en Asie. Villes sibériennes souvent trÚs jeunes :
- Tobolsk (autre fois la capitale de la Sibérie) fondée en 1587
- Ekaterinbourg, fondée en 1723
- Novossibirsk, fondée en 1893
Les deux capitales
On parle de « deux capitales », Moscou et Saint-PĂ©tersbourg. Saint-PĂ©tersbourg, fondĂ©e en 1703 par Pierre Ier, remplace Moscou comme capitale jusquâĂ la RĂ©volution russe (redevient capitale en 1918). Saint-PĂ©tersbourg est toujours considĂ©rĂ©e comme la capitale culturelle de nos jours.
Moscou
C’est la plus grande ville d’Europe avec 2511 km2 de superficie (Paris = 105,4km2). avec une population de 12 millions d’habitants. La capitale de la Russie, rassemble pratiquement toutes les institutions nationales (exception: Cour constitutionnelle, rĂ©cemment partie Ă Saint-PĂ©tersbourg) Au cĆur de la ville, il y a le Kremlin :
- Autrefois forteresse
- Aujourdâhui, outre une part de musĂ©e, bĂątiments du gouvernement
Histoire de Moscou
Dâabord petite bourgade, mentionnĂ©e pour la 1Ăšre fois en 1147. Elle devient le centre dâune principautĂ© mĂ©diĂ©vale. Politique des princes moscovites sous le joug tataro-mongol fait gagner en importance Ă la ville. Devient la capitale de la Russie Ă la fin du XVe siĂšcle sous le rĂšgne dâIvan III VassiliĂ©vitch.
DĂ©veloppement important de la ville au XXe siĂšcle (capitale de lâUnion SoviĂ©tique): construction des « sept sĆurs », dont le bĂątiment de la MGU (haut de 236 m). Depuis 2000: mĂ©tamorphose architecturale, notamment la construction de Moskva-City.
Le métro de Moscou
InaugurĂ© en 1935, c’est le plus grand mĂ©tro de Russie. Il detient la deuxiĂšme place au monde pour la frĂ©quentation, aprĂšs Tokyo et avant Seoul. Il y a 223 stations (dont 44 classĂ©es site du patrimoine culturel) et 55 nouvelles stations en construction.
Saint-PĂ©tersbourg
Ville fondĂ©e le 16 mai 1703, baptisĂ©e par Pierre Ier (prend saint Pierre pour protecteur de la nouvelle capitale). Changement de nom: pendant la 1Ăšre Guerre mondiale: PĂ©trograd, aprĂšs la mort de LĂ©nine, en 1924, LĂ©ningrad â reprend son nom historique aprĂšs un rĂ©fĂ©rendum en 1991. (Le palais d’hiver / le nuits blanches / Cathedrale Saint Isaac / …)
Le siĂšge de Saint-PĂ©tersbourg
Entre 1941 et 1944, la ville de Saint-PĂ©tersbourg fut assiĂ©gĂ©e pendant plus de 900 jours par lâarmĂ©e allemande. Famine, froid, maladies, bombardements presque quotidiens… Seul Ă©chappatoire possible : par le lac Ladoga gelĂ©, en hiver (la « route de la vie »). Quelques 800 000 morts parmi les habitants.
Le TranssibĂ©rien (ĐąŃĐ°ĐœŃŃОбОŃŃĐșĐ°Ń ĐŒĐ°ĐłĐžŃŃŃĐ°Đ»Ń)
Réseau de voies ferrées reliant Moscou à Vladivostok, Construction à partir de 1891 et inauguration en 1916.
- Longueur: 9288 km (officiellement â dĂ©pend de lâitinĂ©raire), soit le chemin de fer le plus long du monde
- Plus de 900 gares, dont une bonne partie des grandes villes de Russie
Les villes :
- Moscou
- Nijni-Novgorod : 1 284 164 habitants / Centre commerçant traditionnel / Au confluent de la Volga et de lâOka / 402 km de Moscou
- Kazan : 1 251 969 habitants / 5e ville de Russie / Capitale du Tatarstan / 700 km de Moscou
- Perm : 1 041 876 habitants / Important centre industriel de lâOural / 1434 km de Moscou
- Ekaterinbourg : 1 444 439 habitants / 4e ville de Russie / Proche de lâOural / 1814 km de Moscou
- Tioumen : 788 666 habitants / Sur la riviĂšre Toura (bassin de lâOb) / Importance Ă©conomique / 2138 km de Moscou
- Novossibirsk : 1 584 138 habitants / 3e ville de Russie / Principale métropole sibérienne / 3336 km de Moscou
- KrasnoĂŻarsk : 1 066 934 habitants / Au bord du fleuve IenisseĂŻ / 4098 km de Moscou
- Irkoutsk : 623 562 habitants / Sur le fleuve Angara / Proche du la BaĂŻkal / 5185 km de Moscou
- Oulan-Oude : 435 496 habitants / en Bouriatie (bouddhiste) / 5641 km de Moscou
- Tchita : 351 784 habitants / Ville dâexilĂ©s au XIXe siĂšcle / 6198 km de Moscou
- Khabarovsk : 616 242 habitants / au confluent du fleuve Amour et de son affluent lâOussouri / 8523 km de Moscou
- Vladivostok : 606 653 habitants / donne sur le Pacifique (mer du Japon) / 9288 km de Moscou
LâĂtat russe
- La création de la Fédération de Russie
Le 25 dĂ©cembre 1991, la RĂ©publique socialiste fĂ©dĂ©rative des Soviets de Russie devient officiellement la FĂ©dĂ©ration de Russie. Peu avant, plusieurs villes ont retrouvĂ© leurs noms historiques: Leningrad est redevenu Saint- PĂ©tersbourg, Sverdlovsk est redevenu Ekaterinbourg. Donc fin de lâUnion SoviĂ©tique, mais il y a bien des traces de ce passĂ©.
Premier PrĂ©sident de la FĂ©dĂ©raAon de Russie: Boris Eltsine (ĐĐŸŃĐžŃ ĐĐžĐșĐŸĐ»Đ°Đ”ĐČĐžŃ ĐĐ»ŃŃĐžĐœ, 1931-2007), prĂ©sident de 1991 Ă 1999. Ălu prĂ©sident du Soviet suprĂȘme de la RĂ©publique socialiste fĂ©dĂ©rative soviĂ©tique de Russie le 29 mai 1990, Soit le 1er prĂ©sident non-communiste dâune rĂ©publique soviĂ©tique. Il fait sortir la Russie de l’URSS.
« Thérapie de choc », instabilité économique et politique, capitalisme sauvage marquent la premiÚre décennie. => bilan négatif de Eltsine aux yeux de beaucoup de Russes
En 1993, mise en place d’une Constitution qui definit la Russie comme un Etat fĂ©dĂ©ratif, dirigĂ©e par un PrĂ©sident (chef de lâEtat), Ă©lu au suffrage direct, avec un mandat qui peut ĂȘtre renouvelĂ© qu’une seule fois.
- La structure fédérative
La Russie a une structure fĂ©dĂ©rative qui se compose de 85 entitĂ©s de statuts diffĂ©rents, appelĂ©s les « sujets de la fĂ©dĂ©ration de Russie » (ŃŃбŃĐ”ĐșŃŃ Đ ĐŸŃŃĐžĐčŃĐșĐŸĐč ЀДЎДŃĐ°ŃОО). MalgrĂ© les statuts diffĂ©rents (kraĂŻ, oblastâ, rĂ©publique, ville fĂ©dĂ©rale), les sujets sont Ă©gaux face aux institutions fĂ©dĂ©rales. Chaque « sujet » est reprĂ©sentĂ© par deux dĂ©lĂ©guĂ©s dans le Conseil de la fĂ©dĂ©raAon (= Chambre haute; Ă peu prĂšs la mĂȘme fonction que le SĂ©nat français).
Article 5 de la Constitution Russe :
La fĂ©dĂ©ration de Russie est composĂ©e de rĂ©publiques,de territoires, de rĂ©gions, de villes d’importance fĂ©dĂ©rale, dâune rĂ©gion autonome et de districts autonomes, sujets Ă©gaux en droits de la fĂ©dĂ©ration de Russie.
Les différentes catégories des sujets
22 rĂ©publiques (ŃĐ”ŃĐżŃблОĐșĐž) :
- ont une propre constitution, un président, une certaine autonomie
- droit de fixer une langue nationale (en plus du russe)
Exemples : le Daghestan (Caucase), la TchĂ©tchĂ©nie (Caucause), la CarĂ©lie (Nord-Ouest), la Bouriatie (Est du lac BaĂŻkal), la RĂ©publique de Sakha (Iakoutie)…
9 kraĂŻs (ĐșŃĐ°Ń, sing. ĐŃĐ°Đč):
- PlutĂŽt grands (souvent plus grands que les oblasts)
- Historiquement situés aux confins (kraï = bord, frontiÚre) de la Russie
- Chaque kraï est dirigé par un gouverneur nommé par le gouvernement russe
Exemples: KraĂŻ de Perm, du Kamtchatka, de TransbaĂŻkalie, de PrimoriĂ©…
46 oblasts (ĐŸĐ±Đ»Đ°ŃŃĐž) :
- RĂ©gions administratives
- Dirigées par un gouverneur
- Portent gĂ©nĂ©ralement le nom de leur capitale: Kaliningrad, Arkhangelsk, Volgograd, Novossibirsk, Irkoutsk…
3 villes d’importance fĂ©dĂ©rale (ĐłĐŸŃĐŸĐŽĐ° ŃДЎДŃĐ°Đ»ŃĐœĐŸĐłĐŸ Đ·ĐœĐ°ŃĐ”ĐœĐžŃ) :
- Moscou, Saint-PĂ©tersbourg et SĂ©bastopol = rĂ©gions distinctes au sein du sujet oĂč elles sont enclavĂ©es
1 oblast autonome (Đ°ĐČŃĐŸĐœĐŸĐŒĐœĐ°Ń ĐŸĐ±Đ»Đ°ŃŃŃ) :
- lâoblast autonome juif, Birobidjan; dĂ©signĂ© comme tel pour des raisons historiques (« terre dâaccueil »)
4 districts autonomes ou okrougs autonomes(Đ°ĐČŃĐŸĐœĐŸĐŒĐœŃĐ” ĐŸĐșŃŃга) :
- Vastes territoires peu peuplés
- Font souvent partie dâautres oblasts â Ă lâexception du district autonome de Tchoukotka (qui ne fait partie dâaucun autre sujet)
Exemples : Tchoukotka, Khantys-Mansis (oblast de Tioumen), NĂ©nĂ©tsie (oblast dâArkhangelsk), Iamalie (obl. De Tioumen)
Les régions économiques
Pour des buts statistiques, la Fédération russe est divisée en 12 régions économiques.
- Les institutions
Les Présidents de la Russie
- 1991-1999: Boris Eltsine
- 2000-2008: Vladimir Poutine
- 2008-2012: Dimitri Medvedev
- Depuis 2012: Vladimir Poutine (réélu en 2018)
- Depuis 2012: le mandat du président est de six ans
Le président nomme un gouvernement. Dirigé par le Premier Ministre (depuis le 16 janvier 2020 Mikhaïl MichousAne)(La maison blanche de Moscou).
Le pouvoir législatif
LâAssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale est composĂ©e de :
- La Douma dâĂtat (ĐĐŸŃŃĐŽĐ°ŃŃŃĐČĐ”ĐœĐœĐ°Ń ĐyĐŒa) => assemblĂ©e; 450 dĂ©putĂ©s Ă©lus au suffrage universel direct pour cinq ans
- Le Conseil de la fĂ©dĂ©ration (ĐĄĐŸĐČĐ”Ń Đ€Đ”ĐŽĐ”ŃĐ°ŃОО), formĂ© de 170 reprĂ©sentants des 85 sujets de la fĂ©dĂ©ration de Russie, les « sĂ©nateurs »
Le pouvoir judiciaire
Selon la Constitution, lâĂ©galitĂ© de tous les citoyens devant la loi et lâindĂ©pendance des juges sont garanties, les procĂšs doivent ĂȘtre publics et le droit de la dĂ©fense est garantie aux accusĂ©s. => Cour suprĂȘme de Russie: Cour constitutionnelle (Ă Saint-PĂ©tersbourg)
RepĂšres historiques (157 pages)
- De la Rusâ de Kiev au Joug tatar
La formation de la Rusâ de Kiev
VIe siĂšcle: Slaves orientaux sâinstallent dansles territoires de lâactuelle BiĂ©lorussie, dunord de lâUkraine et de la Russie occidentale. Ils sâassocient aux VarĂšgues (Vikings),commerçants entre la Baltique et Constantinople, le long du Dniepr. Les VarĂšgues sont progressivement slavisĂ©s. Un Etat se forme autour de Kiev, appelĂ© la« Rusâ » (mot dâorigine scandinave). Le premier prince attestĂ© est Oleg le Sage de Novgorod (fin IXe) qui unit Novgorod et Kiev en un seul royaume Câest le nom de son pĂšre, Riourik, qui est utilisĂ© pour nommer la dynastie, les Riourikides (rĂšgnent jusquâau dĂ©but du XVIIe).
989: Vladimir adopte le christianisme
989: le souverain Vladimir (956-1015) se convertit au christianisme (par baptĂȘme); les habitants de la Rusâ adoptent la mĂȘme religion. C’est une conversion mythique â mais historiquement surtout politique(Vladimir Ă©pousera la sĆur de lâempereur byzantin Basile II).
C’est une religion diffusĂ©e notamment par les moines, progressivement Lâart orthodoxe russe se dĂ©veloppe selon le modĂšle byzantin (affranchissement progressif des modĂšles, cf. AndreĂŻ Roublev au XVe siĂšcle).
Iaroslav Vladimirovitch
1019: avĂšnement dâIaroslav Vladimirovitch (978-1054) qui favorise lâunitĂ© du pays. âDĂ©veloppement politique, Ă©conomique et culturel du royaume 1036: victoire contre les PetchenĂšgues (peuple nomade dâorigine turque) 1045: fin de la construcSon de la cathĂ©drale Sainte-Sophie Ă Kiev
Le morcellement du pays
1054: mort du prince de Kiev, Iaroslav Vladimirovitch âmorcellement du royaume en petites principautĂ©s. 1185-1241: Valdemar II le Victorieux (1170-1241), souverain du Danemark, conquiert la PomĂ©ranie,lâEstonie et la Courlande. 1219: premiers raids mongols dans le pays 1223: Victoire des Mongols Ă Kalka 1239: raids mongols et destruction de Kiev en 1240
Lâinvasion des Mongols
Gengis Khan (~1155-1227) BatĂ» Khan (1205-1255)
Le joug tatar (ĐĐŸĐœĐłĐŸĐ»ĐŸ-ŃĐ°ŃĐ°ŃŃĐșĐŸĐ” ĐžĐłĐŸ)
Invasion des Mongols, associĂ©s Ă des tribus turques etgĂ©nĂ©ralement qualifiĂ©s de Tatars; soumetent en quelques annĂ©es la quasi-totalitĂ© de la Rousâ (1222-1240). ConquĂȘte menĂ©e par BatĂ» Khan, petit-fils de Gengis Khan. 1243: BatĂ» fonde SaraĂŻ, sur la Volga, comme capitale de la Horde dâOr. 1245: domination de la Horde dâOr sur toute la Russie
Les principautĂ©s russes doivent verser un tribut au khan de la Horde dâOr basĂ© Ă SaraĂŻ. Le prince de la Rusâ est dĂ©sormais nommĂ© par le khan mongole. TolĂ©rance religieuse: les principautĂ©s russes restent chrĂ©tiennes
Alexandre Nevski
Ă lâouest de la Rusâ: dĂ©fense contre les SuĂ©dois et les chevaliers de lâOrdre Teutonique. Durant les annĂ©es 1240, le prince Alexandre de Novgorod sâimpose face aux SuĂ©dois prĂšs du fleuve Neva (=> surnom de « Nevski »). => Ă©tablissement de la frontiĂšre entre la chrĂ©tientĂ© occidentale et orientale
Lâascension de Moscou
1326: avĂšnement dâIvan Ier Kalita (1326-1340) qui rassemble les principautĂ©s russes et devient grand prince en 1328 aprĂšs sa victoire sur le prince Vladimir Souzdal. =>Moscou devient la capitale religieuse et politique du pays. Mise Ă lâĂ©cart des Mongols
1339: dĂ©but de la construction du Kremlin Ă Moscou 1359: avĂšnement du prince de Moscou Dimitri (1350-1389) qui combat les Mongols de la Horde dâOr. 1380 victoire de Koulikovo remportĂ©e sur les Mongols par Dimitri qui prend le surnom de DonskoĂŻ. Confirme le rĂŽle de la Moscovie (et du soutien de lâEglise) DominaSon tatare se poursuit encore pendant un siĂšcle, mais la Horde se fragmente.
Au mĂȘme moment, les parties sud et ouest de laRousâ se retrouvent de plus en plus proche de la Lituanie (dynastie des Jagellon) => diffĂ©renciation progressive entre BiĂ©lorusses, Ukrainiens etRusses => Ă©mergence de trois langues entre 1350 et 1700
Ivan III
Ivan IV rĂšgne de 1547 Ă 1584 la principautĂ© moscovite devient la Russie triple hĂ©ritage de la Rousâ, de Byzance et de la Horde dâOr. 1485: Ivan III premier prince de Moscou Ă se proclamer souverain de toutes les Russies, chef de lâĂglise russe devient patriarche Ă la fin du XVIe siĂšcle (chute de Constantinople en 1453) => Moscou se proclame la « troisiĂšme Rome » (plan religieux et politique)
- DâIvan le Terrible aux Temps de troubles
Ivan IV (le « Terrible »)
Sous Ivan IV (rĂšgne de 1547 Ă 1584), la principautĂ© moscovite devient la Russie. Triple hĂ©ritage de la Rousâ , de Byzance et de la Horde dâOr. En 1547: Ivan IV est couronnĂ© « tsar » (= CĂ©sar), selon le rite byzantin soumet les boyards (la haute noblesse). 1552: il prend la ville de Kazan aux Tatars musulmans â Etat multinational et pluriconfessionnel
RÚgne aussi marqué par violence et autoritarisme :
- accĂšs de folie sanguinaire, surtout aprĂšs 1565 (mort de sa premiĂšre Ă©pouse), il tue son propre fils
La conquĂȘte de la SibĂ©rie
1582: Ermak, cosaque du Don, entreprend la conquĂȘte de la SibĂ©rie sur ordre des Stroganov (puissants commerçants).
La fondation des villes sibériennes
- 1586 Tobolsk (1621 Ă©vĂȘchĂ©) sur lâIrtych
- 1604 Tomsk
- 1621 KrasnoĂŻarsk sur le IenisseĂŻ
- 1632 Iakoutsk sur la LĂ©na
- 1661 Irkoutsk, sur lâAngara, prĂšs du Lac BaĂŻkal
- 1666 Oulan-Oude (forteresse, devient ville en 1775)
- 1723 Ekaterinbourg (Oural)
- 1740 Petropavlovsk-Kamtchatski
- 1858 Khabarovsk sur le fleuve Amour
- 1860 Vladivostok (au bord du Pacifique)
- 1893 Novossibirsk
La fin de la dynastie des Riourikides
Mort des enfants dâIvan IV :
- En 1591 meurt, peut-ĂȘtre assassinĂ© par le rĂ©gent Boris Godounov, le tsarĂ©vitch Dimitri, ĂągĂ© de 8 ans (le plus jeune des fils dâIvan IV) Ă Ouglitch (loin de Moscou)
- En 1598 meurt, sans laisser dâhĂ©riSer, FĂ©dor Ier de Russie, le dernier tsar de la dynastie des Riourikides
De fait, FĂ©dor nâa jamais eu les capacitĂ©s intellectuelles pour rĂ©gner â câest son beau-frĂšre Boris Godounov qui assure le rĂšgne. De 1598 Ă lâavĂšnement du premier tsar de la dynastie des Romanov en 1613, la Russie traverse le « Temps des troubles »
Le « Temps des troubles » (ĐĄĐŒŃŃĐœĐŸĐ” ĐČŃĐ”ĐŒŃ)
Dans un contexte de peste et de famine en 1603, on voit apparaitre le premier « Faux Dimitri » = Gregori Otrepiev qui, avec un grand soutien de la population et des Polonais, devient effectivement tsar en 1605 (assassinĂ© un an aprĂšs). Le boyard Vassili Chouiski devient tsar de 1606 Ă 1610. => Guerre russo-polonaise (jusquâen 1618) Apparition dâun 2e Faux Dimitri.
Le début de la dynastie des Romanov
1613: Ă©lecSon de Michel Romanov par une assemblĂ©e de la noblesse (« zemski sobor ») Michel Fiodorovitch Romanov (1596-1645) est ainsi le fondateur de la dynastie des Romanov (qui rĂšgnera sur la Russie jusquâĂ la RĂ©volution de fĂ©vrier 1917).
- Pierre Ier
Le Raskol ou schisme de lâEglise orthodoxe
1652: lancement des rĂ©formes du patriarche Nikon Ă lâorigine du Raskol (schisme). => Ă©mergence des vieux-croyants ou schismaSque
La RĂ©volte de Stenka Razine
1667-1671: La rĂ©volte du cosaque Stenka Razine contre la noblesse et lâadministration russe embrase le bassin de la Volga. Mouvement contre les impĂŽts, la conscription et le servage
Le traité de Nertchinsk
Le TraitĂ© de Nertchinsk (Chinois: ć°Œćžæ„ Pinyin: NĂbĂčchÇ) est un important traitĂ© de paix conclu entre la Russie et l’Empire Qing. SignĂ© le 6 septembre 1689 (27 aoĂ»t du calendrier julien) dans la petite ville de Nertchinsk, il dĂ©limite la frontiĂšre entre la Chine et la Russie (en SibĂ©rie), et met fin Ă un conflit militaire dont l’enjeu Ă©tait la rĂ©gion du fleuve Amour.
Le rĂšgne de Pierre Ier
1689-1725: rĂšgne de Pierre Ier dit « le grand » 1697-1698: voyage de Pierre Ier Ă travers lâEurope Ă la tĂȘte de la Grande Ambassade 1700 : EntrĂ©e de la Russie dans la Guerre du Nord; dĂ©faite russe Ă Narva 1709 : victoire russe Ă Poltava contre Charles XII de SuĂšde
La construction de Saint-PĂ©tersbourg
1703: construction dâune ville sur la Mer baltique, une « fenĂȘtre vers lâOccident » = Saint-PĂ©tersbourg
Le rĂšgne de Pierre Ier
1712: Saint-PĂ©tersbourg devient la capitale de lâEmpire russe 1717: voyage officiel de Pierre Ier Ă Paris. DĂ©but des relations officielles entre France et Russie 1722: Mise en place de la table des rangs (tchins) qui dĂ©termine prĂ©cisĂ©ment le degrĂ© de dignitĂ© des « serviteurs de lâEtat » (tchinovniki) civils et militaires en 14 rangs. 1724: Fondation de la premiĂšre universitĂ© de Russie par Pierre Ier Ă Saint-PĂ©tersbourg
- Le XVIIIe siĂšcle, Catherine II
Le rĂšgne de Catherine II
1762-1796: rĂšgne de Catherine II Catherine II(ĐĐșĐ°ŃĐ”ŃĐžĐœĐ° II, 1729-1796), nĂ©e Sophie FrĂ©dĂ©rique Augusta dâAnhalt-Zerbst, prend le nom de Catherine en se convertissant Ă la religion orthodoxe. Son rĂšgne est marquĂ© par une grande expansion du territoire de lâEmpire russe dans le sud (CrimĂ©e) et lâest (Pologne). Elle se marie Ă 15 ans Ă Pierre III (1728-1762). AprĂšs la mort de lâimpĂ©ratrice Elisabeth I en 1861, Catherine craint pour sa vie et dĂ©cide de renverser Pierre III pour prendre le trĂŽne. Pierre III est assassinĂ© par les frĂšres Orlov dans des circonstances troubles.
La révolte de Pougatchev
1773-1774: RĂ©volte de Pougatchev Emelian Pougatchev (1742-1775), fils dâun cosaque du Don, petit propriĂ©taire terrien erre dans le pays aprĂšs avoir terminĂ© une carriĂšre militaire. 1773 : dit ĂȘtre Pierre III et prĂ©tend au trĂŽne de Russie, il dĂ©clenche une insurrection dans les rĂ©gions de la Volga et de lâOural Le pouvoir ne prend pas au sĂ©rieux la rĂ©belliondans un premier temps ; met fin aumouvement en 1774 â Pougatchev condamnĂ© Ă la peine de mort et exĂ©cutĂ© Ă Moscou.
La conquĂȘte des steppes
6e Guerre russo-turque de 1768-1774 1774: Paix de Kutchuk-KaĂŻnardji avec lâEmpire ottoman (ouverture du pays vers la mer Noire). 1783: Annexion de la CrimĂ©e
A la fin de la 6e Guerre russo-turque, lâEmpire o(oman cĂšde des territoires Ă la Russie et donne l’indĂ©pendance au Khanat de CrimĂ©e que les Russes annexent en 1783.
Lâexpansion de la Russie et Les Partages de la Pologne
Trois « partages » successifs, en 1772, 1793 et 1795, entre les trois puissances voisines, lâEmpire de Russie, le Royaume de Prusse et lâEmpire dâAutriche.
- Du dĂ©but du XIXe siĂšcle Ă lâabolition du servage (1861)
Le rĂšgne de Paul Ier
Mort soudaine de Catherine II en 1796, Son fils Paul, ĂągĂ© de 42 ans, accĂšde Ă la couronne. Il a le meme caractĂšre irritable, haine de sa mĂšre. FrĂ©dĂ©ric II de Prusse dit sur Paul Ier (quâil voit Ă Berlin):
Il se montra altier, haut et violent, ce qui fit craindre Ă ceux qui connaissaient la Russie quâil ne lui fĂ»t difficile de se maintenir sur le trĂŽne oĂč, appelĂ© Ă gouverner un peuple dur et fĂ©roce, gĂątĂ© en outre par le gouvernement trop doux de plusieurs impĂ©ratrices, il risquait de subir un sort semblable Ă celui de son malheureux pĂšre.
Paul a un grand amour pour le militaire et les parades (comme son pĂšre, Pierre III), Il sâentoure dâune armĂ©e et de soldats de ses gardes; prend lâarmĂ©e prussienne comme modĂšle. Il mĂšne une politique extĂ©rieure hasardeuse (dâabord dans lâalliance contre la France rĂ©volutionnaire, puis il se rapproche de NapolĂ©on et se distancie de lâAngleterre)
Pour dĂ©barrasser le pays de Paul Ier, le comte von der Pahlenprend les choses en mains => complot Mieux organisĂ© que lâassassinat de Pierre III (plutĂŽt improvisĂ©), Alexandre, fils de Paul, donne son accord, mais ne participe pas Ă lâassassinat. Assassinat de lâempereur dans la nuit du 11 au 12 mars 1801.
Le rĂšgne dâAlexandre Ier (1801-1825)
ĂlevĂ© par sa grand-mĂšrre (Catherine II) Ă lâĂ©cart de son pĂšre (Paul Ier ) Son prĂ©cepteur est le Suisse FrĂ©dĂ©ric-CĂ©sar de La Harpe, qui lui transmet des idĂ©es libĂ©rales. Catherine souhaitait faire dâAlexandre son successeur direct, mais lors de sa mort, le dĂ©cret nâĂ©tait pas signĂ©. HantĂ© par lâassassinat de son pĂšre (il Ă©tait au courant du complot, mais pas du fait que Paul allait trouver la mort). AprĂšs un temps de rĂ©flexion, dĂ©cide de se positionner contre NapolĂ©on Bonaparte, qui monte en puissance.
La Russie autour de 1800
DĂ©but du XIXe siĂšcle: la Russie est le plus grand pays du monde â aprĂšs une forte extension (sur la Baltique, en Pologne, vers la mer Noire, en Transcaucasie). Câest un empire multiethnique et multiconfessionnel: quelques 41 millions dâhabitants, dont la moitiĂ© est russe â et lâautre moitiĂ© appartient Ă lâun des nombreux autres peuples. Avec la France, lâAngleterre, la Prusse et lâAutriche, la Russie fait dĂ©sormais partie du « club » des cinq grandes puissances europĂ©ennes sur lesquelles repose le systĂšme diplomatique et militaire europĂ©en.
La société russe autour de 1800
SociĂ©tĂ© assez pauvre et peu structurĂ©e en grande partie rurale. Servage maintenu (prĂšs de 90% de la population). DirigĂ©e par une monarchie absolue qui sâimpose par son armĂ©e, par lâindustrie mĂ©tallurgique (1er rang mondial), par son systĂšme administratif et fiscal. Surproduction de cĂ©rĂ©ales => export
Alexandre Ier et Napoléon
Premiers affrontements contre NapolĂ©on se soldent par un Ă©chec pour Alexandre Ier (Austerlitz, Friedland). 1807: traitĂ© franco-russe signĂ© Ă Tilsit Ă la surprise gĂ©nĂ©rale. Le TraitĂ© de paix sâavĂšre ĂȘtre un traitĂ© dâalliance (qui lie la Russie) 1812: invasion de la Russie par NapolĂ©on
La Campagne de Russie de Napoléon
Russie lĂšve le blocus continental avec lâAngleterre. NapolĂ©on lance une armĂ©e de 680 000 hommes contre la Russie et, aprĂšs la sanglante bataille de Borodino, arrive jusquâĂ Moscou. Moscou vidĂ©e de ses habitants et de toute provision, puis incendiĂ©e par les Russes sur dĂ©cision du gouverneur de la ville, FĂ©dor Rostopchine.
ProblĂšmes de ravitaillement: NapolĂ©on comprend (trop tard) quâil ne pourra pas passer lâhiver en Russie avec une armĂ©e complĂšte. La Retraite commence le 18 octobre alors que lâhiver est tout proche. LâarmĂ©e doit traverser un pays dĂ©sert, sans ravitaillement, par un froid rapidement glacial, sous les attaques de lâarmĂ©e russe.
Moment symbolique de la dĂ©faite française: traversĂ©e du fleuve BĂ©rĂ©zina (aujourdâhui en BiĂ©lorussie). En tout, la Campagne de Russie cause Ă NapolĂ©on des pertes Ă©normes (quelques 200 000 morts et 180 000 soldats capturĂ©s).
La « Guerre patriotique »
ConsĂ©quence de la guerre en Russie: sentiment national russe renforcĂ©; culture et langue nationale favorisĂ©es (au dĂ©triment du français). Cette guerre est appelĂ©e la« Guerre patriotique » en Russie (« ĐŃĐ”ŃĐ”ŃŃĐČĐ”ĐœĐœĐ°Ń ĐČĐŸĐčĐœa »).
1814 â Les Russes Ă Paris
LâarmĂ©e russe poursuit sonchemin vers lâouest; lâAutricheet la Prusse rejoignent lâalliance anti-napolĂ©onienne. La bataille de Leipzig met un terme aux ambitions napolĂ©oniennes. LâarmĂ©e russe entre en France en 1814 (beaucoup de soldats quittent le territoire russe pour la 1Ăšre fois). => Restructuration de lâEurope lors du CongrĂšs de Vienne, 1815
La révolte des décembriste
Le 14 dĂ©cembre 1825 â rĂ©volte pour une monarchie constitutionnelle. DĂšs 1816, des officiers avaient fondĂ© une sociĂ©tĂ© secrĂšte, une l’influence des idĂ©es libĂ©rales trouvĂ©es en France (en 1814). Pris de cours en 1825, quand lâempereur Alexandre Ier meurt lors dâun voyage dans le sud de lâEmpire => Les officiers se soulĂšvent contre Nicolas (le frĂšre cadet dâAlexandre qui doit lui succĂ©der).
La rĂ©volte est trĂšs rapidement arrĂȘtĂ©e. Cinq meneurs sont condamnĂ©s Ă mort. De trĂšs nombreux autres officiers (une centaine) envoyĂ©s en SibĂ©rie. Grande Ă©motion, y compris en Europe (le mouvement concerne les meilleures familles et vide la capitale russe de son intelligentsia). Grande Ă©motion aussi: les femmes des dĂ©cabristes, dont beaucoup dĂ©cident de suivre leurs maris en SibĂ©rie (elles doivent alors abandonner leur fortune et les enfants nĂ©s jusque-lĂ Ă Saint-PĂ©tersbourg).
Pour le dĂ©veloppement de nombreuses villes sibĂ©riennes, comme Tchita ou Irkoutsk, la prĂ©sence des dĂ©cembristes jeunes, intellectuels, bien Ă©duquĂ©s est extrĂȘmement favorable.
Le rĂšgne de Nicolas Ier (1825-1855)
FrĂšre cadet dâAlexandre Ier qui ne comptait pas devenir empereur. Mais Alexandre meurt sans descendance et le 2e frĂšre, ConstanGn, sâest retirĂ© aprĂšs un mariage morganatique. ExpĂ©rience de la rĂ©volte des dĂ©cembristes au dĂ©but de son rĂ©gime => rĂ©gime autoritaire Il fige le rĂ©gime dans un immobilisme croissant et une marginalisation de la Russie, retard Ă©conomique.
Astolphe de Custine
Il publie en 1843 lâouvrage La Russie en 1839 aprĂšs un sĂ©jour en Russie ou il decrit le systĂšme de surveillance systĂ©matique, de suspicion, de dĂ©lation. C’est un livre qui influence toute lâopinion europĂ©enne sur la Russie pendant le XIXe siĂšcle.
Quelques citations :
…je vous dĂ©clare donc, quâaprĂšs avoir bien regardĂ© autour de moi pour voir ce quâon me cachait, bien Ă©coutĂ© pour entendre ce quâon ne voulait pas me dire, bien tĂąchĂ© dâapprĂ©cier le faux dans ce quâon me disait, je ne crois pas exagĂ©rer en vous assurant que lâEmpire de Russie est le pays de la terre oĂč les hommes sont les plus malheureux, parce quâils y souffrent Ă la fois des inconvĂ©nients de la barbarie et de ceux de la civilisation.(Custine (1843), IV, 454-455).
LâĂ©tat social, intellectuel et politique de la Russie actuelle, est le rĂ©sultat, et pour ainsi dire le rĂ©sumĂ© des rĂšgnes dâIvan IV, surnommĂ© le Terrible, par les Russes eux-mĂȘmes ; de Pierre Ier, dit le Grand, par des hommes qui se glorifient de singer lâEurope, et de Catherine II, divinisĂ©e par un peuple qui rĂȘve la conquĂȘte du monde et qui nous flatte en attendant quâil nous dĂ©vore; tel est le redoutable hĂ©ritage dont lâempereur Nicolas dis-pose…(Custine (1843), III, 213).
Jâallais en Russie pour y chercher des arguments contre le gouvernement reprĂ©sentatif, jâen reviens partisan des constitutions. (Custine (1843), I, XXV).
Lâinsurrection de Varsovie 1830
Suite aux partages de la Pologne et notamment aprĂšs le CongrĂšs de Vienne, une grande partie de lâancienne Pologne est intĂ©grĂ©e dans lâEmpire de Russie. Novembre 1830: de jeunes officiers polonais sâemparent de Varsovie et des tituent le gouverneur, Constantin (frĂšre de Nicolas Ier) Mais manque de coordination et de soutien concret de lâĂ©tranger.
â guerre polono-russe : Varsovie reprise par lâarmĂ©e russe en septembre 1831 â RĂ©pression trĂšs dure: dĂ©portations en SibĂ©rie, abrogation de la constitution, dissolution de lâarmĂ©e polonaise, fermeture des universitĂ©s
La guerre de Crimée (1853-1856)
CrispaGons entre Nicolas Ier et les autres dirigeants europĂ©ens atteignent un paroxysme lors de la guerre de CrimĂ©e. Nicolas Ier suscite une crise des Balkans quand il prĂ©texte vouloir aider les « frĂšres slaves », chrĂ©tiens orthodoxes, sous tutelle ottomane et peur de lâexpansionnisme russe en Europe occidentale. France et Angleterre soutiennent la Turquie. => Guerre Ă©clate en CrimĂ©e avec, notamment, le siĂšge de la ville de SĂ©bastopol pendant un an (1854/1855) => dĂ©faite des Russes et traitĂ© de Paris de 1856
LâHistoire de la Sainte Russie de Gustave DorĂ©
Ouvrage sort en 1854, PrĂ©dĂ©cesseurs de la bande dessinĂ©e. Il sâinscrit dans le contexte de la guerre de CrimĂ©e et relate les peurs de lâEurope, face Ă la Russie de Nicolas Ier.
Le rĂšgne dâAlexandre II (1855-1881)
RĂšgne de grandes rĂ©formes, notamment lâabolition du servage (1861). Le rĂšgne commence avec la dĂ©faite en CrimĂ©e et le traitĂ© de Paris (1856), vĂ©cu comme une humiliation de la Russie. Toute future « croisade » panslaviste interdite Russie stigmatisĂ©e en Europe (bataille perdue aussi dans lâopinion europĂ©enne). La guerre sert aussi dâavertissement au pays quant aux retards Ă©conomiques et sociales pris par rapport aux autres pays europĂ©ens.
Lâabolition du servage
Alexandre II dĂ©clare rapidement Ă la noblesse russe quâil vaut mieux abolir le servage « dâen haut » que dâattendre dây ĂȘtre contraint par des rĂ©voltes paysannes. Longue discussion sur la mĂ©thode: faut-il payer des terres aux paysans? Pouvoir transfĂ©rĂ© aux communautĂ©s rurales, « mir » (assemblĂ©e des chefs de village): paysans sous leur tutelle. Au-delĂ de « part du mendiant », les paysans doivent racheter leur terre sur plusieurs annĂ©es. âDe nombreux mĂ©contents Les dettes des paysans ainsi gĂ©nĂ©rĂ©es sont lâune des raisons de la RĂ©volution russe de 1917.
Les réformes
AnnĂ©es 1860-1888: plusieurs rĂ©formes qui servent notamment Ă moderniser le fonctionnement de lâEtat :
- Administration des provinces (crĂ©ation des « zemstvos » pour les domaines civils de lâadministration)
- RĂ©forme de la justice (plus dâefficacitĂ©, modernisation)
- RĂ©organisation de lâarmĂ©e (service militaire universel et obligatoire)
- De la fin du XIXe siĂšcle Ă la fin de lâEmpire russe (1917)
Socialisme et anarchisme
Climat de rĂ©formes favorise Ă©mergence de courants radicaux. Nouvelle insurrection en Pologne (1863) -> DĂ©couverte du socialisme PhĂ©nomĂšne du « nihilisme » immortalisĂ© dans le roman PĂšre et fils (1862) dâIvan Tourgueniev (communication difficile entre deux gĂ©nĂ©rations). Roman Que faire? (1863) de Nicolas Tchernichevski: utopie du socialisme -> sorte de bible de la jeune gĂ©nĂ©ration
Populisme et terrorisme
Mouvement des « narodniki » dans les annĂ©es 1870: idĂ©e que les bourgeois doivent aller « au peuple » 250 000 jeunes suivent qui sont trĂšs souvent arrĂȘtĂ©s et jugĂ©s => radicalisation IdĂ©e: progrĂšs en Russie doit se faire par la violence: Bakounine (« CatĂ©chisme rĂ©volutionnaire ») => terrorisme professionnel du groupe « La volontĂ© du peuple»
1866: attentat sur Alexandre II; 1878: VĂ©ra Zassoulitch blesse griĂšvement le gouverneur militaire de Saint-PĂ©tersbourg, Trepov.
Lâassassinat dâAlexandre II
Au terme dâune sorte de chasse Ă lâhomme par les terroristes, Alexandre II est assassinĂ© le 1er mars 1881 par un groupe dirigĂ© par Sophie PetrovskaĂŻa. => RĂ©pression brutale sous le rĂšgne de son fils et successeur, Alexandre III
Le rĂšgne dâAlexandre III (1881-1894)
Essaie de diriger lâempire dâune main de fer. Empire fragilisĂ©, dĂ©sĂ©quilibrĂ© par de grands changements. Poursuit une ligne conservatrice, dâinspiration paternaliste (sans prendre en compte les besoins et les changements de son pays).
Les grands changements de la fin du XIXe siĂšcle
- Paternalisme, idéalisation de la Russie rurale et des paysans.
- Evolutions spectaculaires (démographie, urbanisation, industrie, commerce, éducation, vie intellectuelle et culturelle).
- Produit national brut de la Russie triple de 1861 Ă 1913. Construction dâun grand rĂ©seau ferroviaire et apparition dâune classe ouvriĂšre importante.
- UrbanisaGon de la populaGon (qui double entre 1872 et 1914)
- Les villes grandissent trĂšs rapidement.
- De plus en plus dâĂ©tudiants non-nobles (y compris des femmes).
- Vie culturelle trĂšs riche (« Ăge dâargent »)
Le rĂšgne de Nicolas II (1894-1917)
Sâinscrit dans la lignĂ©e de la poliGque de son pĂšre, Alexandre III. Contre toute rĂ©forme politique, contre lâintroduction dâune constitution. C’est un personnage faible et indĂ©cis.
LâAlliance franco-russe
Alliance assez improbable entre la France de la 3e RĂ©publique et la Russie impĂ©riale Ă la fin du XIXe siĂšcle. 1887: des banques parisiennes achĂštent des emprunts russes 1891: accueil de la flotte française Ă Kronstadt 1892: Conclusion dâun pacte secret entre la France et la Russie 1893: accueil de la marine russe Ă Toulon 1896: Visite de Nicolas II et de son Ă©pouse Ă Paris 1897: lors dâune visite Ă Saint-PĂ©tersbourg, le PrĂ©sident FĂ©lix Faure confirme lâexistence dâun accord entre Paris et Saint-PĂ©tersbourg => Mode russe en France (affiche diapo)
La crise en Russie
RĂ©cession Ă©conomique de 1900-1903, il y a de plus en plus de grĂšves et de troubles avec des paysans. Guerre russo-japonaise (1904/1905), suite Ă la prise sous contrĂŽle russe de la Mandchourie (1895-1890). => Montre les faiblesse de lâarmĂ©e russe car dĂ©faite
Le « dimanche rouge »: la RévoluGon de 1905
Le 9 janvier 1905, la troupe tire sur la foule pacifique de manifestants. âRĂ©volution urbaine Classes urbaines fondent syndicats et partis. GrĂšve gĂ©nĂ©rale; campagnes se joignent aux villes. Terrorisme de masse: plusieurs milliers dâattentats, demande de constitution.
Fin de la révolution de 1905
Serge Witte (ministre de la finance) devient prĂ©sident du conseil de ministres.Le « Manifest dâoctobre » annonce lâoctroi de libertĂ©s fondamentales (presse, expression, rĂ©union, association, confession), ce qui casse le mouvement. Mise en place d’une Ălection dâune assemblĂ©e nationale dotĂ©e dâun pouvoir lĂ©gislatif, la douma. Mais glissement vers la droite et oppression des forces modĂ©rĂ©es par lâempereur (xĂ©nophobie, antisĂ©mitisme), plusieurs dissolutions de la douma (Ă peu prĂšs ingouvernable).
« A dĂ©faut dâun gouvernement absolu, il faudrait un gouvernement constitutionnel, mais nous nâavons ni lâun, ni lâautre »
- Witte, 1911
La Russie rentre dans la 1Ăšre Guerre mondiale
30 juillet 1914: ordre de mobilisation générale 1/8/1914: Allemagne déclare la guerre à la Russie
- Choc de la PremiĂšre Guerre mondiale: Ă©checs militaires de la Russie
- Perte de vastes territoires et Ă©branlement du pays
- Lassitude de la population, discrédit du gouvernement
« En fĂ©vrier (mars) 1917, il allait suffire dâune poussĂ©e pour faire tomber le chĂąteau de cartes de lâautocratie russe »
- Wladimir Berelowitch
LâAnnĂ©e 1917 en bref
- 23 février (8 mars): manifestation conduite par les femmes réclame pain et travail
- 25 février: grÚve générale; demande de la fin de la monarchie
- 27 février: les troupes se rallient aux insurgés
- 1er mars: abdication de Nicolas II
- CréaGon du « Soviet » de Saint-Pétersbourg
- 2 mars: mise en place dâun gouvernement provisoire
- 3 avril: retour de LĂ©nine Ă PĂ©trograd
- 24 juin: Kerenski Ă la tĂȘte du gouvernement
- 24-26 octobre: Prise du pouvoir par les bolcheviks
- 26 octobre: décrets sur la paix et sur la terre
- 12 novembre: Elections Ă lâassemblĂ©e constituante
- DĂ©cembre: nationalisation des principales branches de lâĂ©conomie
LâAnnĂ©e 1918 en bref
- 6 janvier 1918: Dissolution de lâassemblĂ©e constituante
- 3 mars 1918: signature de la paix de Brest-Litovsk
- 16 juin 1918: assassinat de la famille impériale à Ekaterinbourg
- La RĂ©volution dâoctobre et la Guerre civile russe
Le désastre de la PremiÚre Guerre mondiale
Manque de munitions, de vivres pour les soldats russes. Perte de provinces occidentales, envahies par armĂ©es allemandes et austro-hongroises. Ăconomie nationale lourdement impactĂ©e par un blocus. Effort de guerre dĂ©stabilise transport Ă lâintĂ©rieur du pays. âinflation, pĂ©nuries Le pouvoir centralisĂ© ne parvient plus Ă stabiliser la situation.
Nicolas II sâobstine
LâEmpereur Nicolas II nâentend pas les plaintes de la population, il sâaccroche Ă une vision dĂ©passĂ©e de la monarchie absolue. Sous influence nĂ©faste de Raspoutine, charlatan qui soigne hĂ©mophilie du fils de lâempereur et qui gagne en influence. Nicolas prend le commandement suprĂȘme des armĂ©es et part en guerre et laisse le pouvoir Ă son Ă©pouse impopulaire. => Le pouvoir se dissout pratiquement
« Mon chĂ©ri, quel temps affreux vivons-nous! Dieu tâa chargĂ© dâune croix terriblement lourde Ă porter. La situation a lâair de sâamĂ©liorer. Seulement, chĂ©ri, sois ferme. Montre-toi autoritaire: câest cela quâil faut aux Russes. Tu as tĂ©moignĂ© de ta bontĂ©. Fais sentir ton poing Ă prĂ©sent! »
- LâimpĂ©ratrice Alexandra Ă son mari, lâempereur Nicolas II, le 25 fĂ©vrier 1917
La Révolution de février
JournĂ©es de fĂ©vrier: le peuple montre sa colĂšre, ses sentiments antimonarchistes. Elle debute durant la JournĂ©e mondiale de la femme (le 23 fĂ©vrier / 8 mars). De nombreuses manifestations ont lieu et plusieurs statues de tsars sont vandalisĂ©es. Dans lâabsence de rĂ©action du gouvernement, grĂšves et manifestations se multiplient. 25 fĂ©vrier: grĂšve gĂ©nĂ©rale / 26 fĂ©vrier: les soldats tirent sur la foule 27 fĂ©vrier: les soldats se retournent contre le gouvernement et rejoignent les manifestants donc prise de la forteresse Pierre et Paul (en partie prison politique). Une cinquantaine de militants de diffĂ©rents partis rĂ©volutionnaires (mencheviques, socialistes-rĂ©volutionnaires, bolcheviques, travaillistes) fondent « comitĂ© exĂ©cutif provisoire du soviet des dĂ©putĂ©s ouvriers » demandent Ă la classe bourgeoise de gouverner (provisoirement).
Le gouvernement provisoire
Le 1er mars, Nicolas II abdique. Le Gouvernement provisoire, dâabord sous Gueorgi Lvov, puis, Ă partir de juillet, sous Alexandre Kerenski (populaire depuis la rĂ©volution de fĂ©vrier). 19 mars: droit de vote pour les femmes accordĂ©
Le retour de LĂ©nine
3 avril 1917: Vladimir Ilitch Oulianov, dit LĂ©nine, revient en Russie depuis son exil en Suisse. Câest le leader des bolcheviks malgrĂ© le nom (« majoritĂ© »), il sâagit dâun parti minoritaire qui rĂȘve de la rĂ©volution des ouvriers (et qui voit la rĂ©volution de fĂ©vrier comme le premier pas seulement dans la lutte des classes). Il demande la RĂ©volution europĂ©enne contre le capitalisme.
La question de la paix
Ministre de lâĂ©tranger, Milioukov, doit prome(re aux alliĂ©s de la Russie, aux Français et aux Anglais, de poursuivre la guerre. âDĂ©monstrations monstrueuses Ă Saint-PĂ©tersbourg demandent la paix, maudissent Milioukov. Situation explosive, qui met en question lâunion rĂ©volutionnaire des partis et qui profite Ă LĂ©nine. En mai, retour de lâexil de LĂ©on Trotski Ă Petrograd; mĂȘmes idĂ©es que LĂ©nine =>L’Influence du parti bolchevik grandit de plus en plus, grĂące Ă la radicalisation des ouvriers
Les journées de juillet
Plusieurs unitĂ©s devant ĂȘtre envoyĂ©es au front depuis Petrograd se rĂ©voltent le 3 juillet. La base navale de Kronstadt se joint au mouvement. Le gouvernement provisoire fait tirer sur les foules au croisement de la Perspective Nevski et de la ruĐ” SadovaĂŻa. LĂ©nine, accusĂ© dâĂȘtre un espion allemand, doit sâexiler en Finlande.
La Russie sombre dans lâanarchie
Pendant que militaires et civils sâaffrontent pour le contrĂŽle de lâEtat:
- Mutineries de soldats, pertes de terrains contre troupes allemandes
- Pillage, anarchie dans les villages, assassinats de grands propriétaires fonciers
- Manifestations: on réclame la paix, du pain, des terres
Octobre
Convergence de deux mouvements:
- Prise du pouvoir politique par les bolcheviks, fruit dâune minutieuse prĂ©paration insurrectionnelle
- Vaste rĂ©volution sociale, multiforme, autonome (jacquerie paysanne, dĂ©composition de lâarmĂ©e, mouvement ouvrier, Ă©mancipation des peuples allogĂšnes de lâex-Empire russe)
La « Grande RĂ©voluAon socialiste dâOctobre »
24 octobre: DĂ©but du coup dâEtat bolchevique Dans la nuit du 24 au 25, les unitĂ©s ralliĂ©es aux bolcheviks prennent sans rĂ©sistance le contrĂŽle de la capitale. Kerenski sâenfuit Ă la recherche de renforts. 25/26 octobre: Attaque du palais dâHiver IIe CongrĂšs panrusse des soviets. Retrait des socialistes-rĂ©volutionnaires et des mencheviks, qui dĂ©noncent le coup de force bolchĂ©vique. Ratification de lâinsurrection par les dĂ©putĂ©s bolcheviques et socialistes-rĂ©volutionnaires de gauche. 26/27 octobre: DerniĂšre sĂ©ance du IIe CongrĂšs des soviets. Formation du gouvernement entiĂšrement bolchevique, de Conseil des commissaires du peuple, prĂ©sidĂ© par LĂ©nine.
LâAssemblĂ©e constituante
12 novembre: 42 millions dâĂ©lecteurs Victoire des socialistes rĂ©volutionnaires !! Les Bolcheviks ne remportent que 180 siĂšges sur 767 Unique sĂ©ance: le 5 janvier, suspendue pendant la nuit (« La garde est fatiguĂ©e! »). L’AssemblĂ©e est dissoute.
La guerre civile
Fin de la RĂ©volution Ă Petrograd ne signifie pas que les bolcheviks contrĂŽlent toute lâimmensitĂ© du pays bien au contraire. Lutte entre les « rouges » et les armĂ©es « blanches » (tsaristes, conservateurs…) domine jusquâen 1922. Dans de nombreux endroits, le pouvoir change de camp plusieurs fois.
Paix de Brest-Litovsk en mars 1918: la Russie met fin Ă la 1Ăšre Guerre mondiale (en perdant certains territoires Ă lâouest; perte de 780 000 km2 et quelques 56 millions dâhabitants). La paix ne Aent pas: troupes Ă©trangĂšres dans le pays (Britaniques Ă Mourmansk, Japonais Ă Vladivostok, Allemands en Ukraine, Britanniques et Français au Caucase…).
Les « blancs » (Koltchak en SibĂ©rie, Denikine au Sud, Ioudenitch Ă lâouest, en Estonie…) ne parviennent pas Ă sâentendre entre elles. Manque de stabilitĂ© des fronts: armĂ©es nationalistes, anarchistes, paysannes… qui changent parfois de camp. Trotski parvient Ă organiser une ArmĂ©e rouge efficace. âVictoire des rouges se dessine Ă parAr de 1920 Koltchak arrĂȘtĂ© et fusillĂ© en 1920; Wrangel et Denikine contraints de partir via la CrimĂ©e; Ioudenitch repoussĂ© en Estonie… Les derniers Ă partir sont les Japonais en 1922.
- Violences graves caractérisent la vie des habitants pendant plusieurs années.
- Apparition de camps dâinternement; exĂ©cutions arbitraires
- Pogroms antisémites (prÚs de 120 000 morts!)
- OpĂ©rations de « pacifications » dans les zones prises par les rouges sont extrĂȘmement violentes
- Famine
1922: un pays dévasté
Conséquences de huit années de guerre (1914-1922):
- Russie a perdu 8% de sa population (par guerre ou famine)
- Pays entiÚrement ruiné
- Chute du produit national de 70% par rapport Ă 1913 (ne retrouvera le niveau dâavant-guerre quâen 1928)
=> Câest une perte Ă©norme, jamais connue dans lâhistoire du pays, qui laissera des traces durables dans la mĂ©moire collective russe
- Le Stalinisme et la Seconde Guerre mondiale
1921: Nouvelle politique Ă©conomique (NEP)
Le Xe congrĂšs du parti communiste instaure en 1921 la NEP, la Nouvelle politique Ă©conomique pour remplacer le communisme de guerre. Câest un recul par rapport Ă la volontĂ© de construire le socialisme en URSS â et donne du rĂ©pit aux paysans notamment (qui peuvent garder une partie de leur production â on les appelle les « koulaks » quand ils possĂšdent ne serait-ce que quelques animaux). â RĂ©apparition de lâartisanat et petits mĂ©tiers de rue, dont certains « NEPmen » qui font profit Ces « nouveaux riches » sont officiellement raillĂ©s, attaquĂ©s idĂ©ologiquement et deviennent une cible de prĂ©dilection aprĂšs la mort de LĂ©nine.
1922: la naissance de lâURSS
Le 30 dĂ©cembre 1922 est fondĂ©e lâURSS (Union des RĂ©publiques soviĂ©tiques socialistes), en russe: ĐĄĐŸŃĐ· ĐĄĐŸĐČĐ”ŃŃĐșĐžŃ ĐĄĐŸŃОалОŃŃĐžŃĐ”ŃĐșĐžŃ Đ Đ”ŃĐżŃблОĐș(ĐĄĐĄĐĄĐ ). Câest une FĂ©dĂ©ration formĂ©e de quinze RĂ©publiques socialistes , sur une large partie de lâancien Empire russe (mais aprĂšs la perte de territoires Ă lâouest) qui existera jusquâĂ la dissolution, fin dĂ©cembre 1991. La RĂ©publique socialiste fĂ©dĂ©rative soviĂ©Aque de Russie (RSFSR), fondĂ©e en 1918, est lâune des rĂ©publiques de lâURSS (la plus grande).
1924: la mort de LĂ©nine
Lénine, malade et épuisé depuis plusieurs années, meurt le 21 janvier. Petrograd prend le nom de Leningrad le 26 janvier.
Joseph Staline (nĂ© Iossif Vissarionovitch Djougachvili), 1878-1953, prend le pouvoir en Ă©liminant progressivement tous ses concurrents, notamment LĂ©on Trotski. Sa fonction de secrĂ©taire du ComitĂ© central du parti communiste lui assure une bonne position de dĂ©part. Contre lâavis de la famille de LĂ©nine, Staline impose un culte de LĂ©nine, quâil fait embaumer et place dans un mausolĂ©e sur la Place Rouge.
1927: Staline Ă©carte ses concurrents
En 1927, Staline fait exclure du comitĂ© central du parti LĂ©on Trotski (qui dirige lâarmĂ©e), puis Grigori Zinoviev (qui dirige le parti Ă Leningrad) et Lev Kamenev (prĂ©sident du Soviet suprĂȘme Ă Moscou). Zinoviev et Kamenev sont Ă©liminĂ©s lors des grandes purges instaurĂ©es par Staline en 1936 (exĂ©cutĂ©s). Trotski est expulsĂ© de lâURSS en 1929 (et assassinĂ© en 1940 au Mexique par un agent envoyĂ© par Staline).
1928-1953: la dictature stalinienne
On parle de « dictature stalinienne » Ă parAr de 1928, soit aprĂšs lâĂ©viction des concurrents. Staline instaure un rĂ©gime poliAque totalitaire; il devient le maĂźtre absolu de lâURSS.
Le totalitarisme stalinien :
/ | Principes | Moyens d’application |
---|---|---|
Un seul chef | Plein pouvoirs - Guide infaillible | Fin des libertés fondamentales y compris liberte de culte / Culte de la personnalite |
Un parti unique | Pensée Unique | Embrigadement de la population / censure / propagande / Goulag |
Economie dirigĂ©e par l’Etat | Nationalisations / Planifications / Collectivisation des terres | Plans quinquennaux obligatoires / Kolkhozeas, sovkhozes, rĂ©pression des paysans hostiles, Stakhanovisme |
1928: DĂ©but du 1er plan quinquennal
DĂ©sormais maĂźtre absolu de lâURSS, Staline lance le premier plan quinquennal (lâĂ©conomie est donc planifiĂ©e par lâEtat). Chaque entreprise reçoit un plan Ă appliquer sur cinq ans, sous peine de dĂ©portation.
- IdĂ©e: faire de lâURSS une grande puissance industrielle
âPrioritĂ© donnĂ©e Ă lâindustrie lourde (sidĂ©rurgie, armement, Ă©nergie), agriculture nĂ©gligĂ©e
Doctrine du « stakhanovisme »: fondĂ© sur le mythe du mineur Stakhanov qui aurait produit 14 fois plus que la norme imposĂ©e, câest censĂ© ĂȘtre un encouragement des travailleurs.
Lâindustrialisation forcĂ©e
Lancement de grands travaux (production sidĂ©rurgique, barrages, canaux, ferroviaire, nouvelles villes industrielles sorties de terre, exploitation miniĂšre renforcĂ©e…). 1928-1941: trois plans quinquennaux font de lâURSS une grande puissance industrielle (12% de la production mondiale) Ce(e marche forcĂ©e sâappuie sur lâexploitation dâinnombrables prisonniers politiques dans les camps de travail.
1929: la collectivisation
1929: Staline dĂ©cide de collecAviser toutes les terres agricoles Toutes les exploitations sont regroupĂ©es dans des « kolkhozes » (exploitations collectives) ou « sovkhozes » (fermes appartenant Ă lâEtat). Collectivisation brutale qui se heurte Ă la rĂ©sistance des paysans(cachent ou dĂ©truisent les rĂ©coltes et le bĂ©tail).
Famine parfois extrĂȘme entre 1932 et 1934, notamment en Ukraine (on parle aujourdâhui de « holodomor », dâun gĂ©nocide par une famine faite par lâEtat) Entre 6 et 8 millions de morts de la famine, dont 4,5 millions en Ukraine. 1938: 97 % des terres sont collectivisĂ©es
Culte de la personnalité
Culte de Staline instaurĂ©, le « bon petit pĂšre du peuple » Censure de la presse, de lâexpression; quasi-interdicAon des religions, endoctrinement par lâĂ©ducation. ContrĂŽle stricte des artistes et des intellectuels. Propagande du rĂ©gime (Ă laquelle doivent contribuer les artistes et les intellectuels). Jeunesse doit sâorganiser dans les « jeunesses communistes », les « komsomols ». Police politique, le NKVD, contrĂŽle la population.
La Grande Terreur
1934: dĂ©but de la « Grande Terreur » qui connaĂźt son apogĂ©e entre 1936 et 1939. Sur ordre de Staline: Suspicions, paranoĂŻa, arrestations arbitraires et dĂ©nonciations, AoĂ»t 1936: premier procĂšs de Moscou contre de soi-disant « ennemis du peuple »; deux autres suivront en 1937 et 1938. Purges au sein du parti, de lâarmĂ©e, parmi les intellectuels et les cadres: 70 % des membres du comitĂ© central du Parti de 1934 et 90 % des gĂ©nĂ©raux de lâarmĂ©e Rouge sont frappĂ©s… Environ 1,5 millions de personnes sont frappĂ©es par la Grande Terreur, dont la moitiĂ© est condamnĂ©e Ă mort.
1939: le pacte germano-soviétique
Staline, maĂźtre incontestĂ© de lâURSS, sort renforcĂ© de la grande terreur. ProblĂšme: lâarmĂ©e a Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©e (notamment les officiers) par la terreur â elle se trouve affaiblie Ă la veille de la 2e Guerre mondiale. Le 23 aoĂ»t 1939, Hitler et Staline signent le pacte germano-soviĂ©tique, soit un pacte de non-agression.
1941: Hitler attaque lâURSS
Le 22 juin 1941: dĂ©but de lâoffensive Barbarossa Hitler rompt le pacte germano-soviĂ©tique et attaque lâURSS. DĂšs 1939: URSS a annexĂ© des territoires en Pologne (aprĂšs lâagression allemande de la Pologne; territoires mentionnĂ©s dans le pacte), en 1940 les pays baltes, Effondrement de lâArmĂ©e rouge face Ă lâattaque: novembre 1941, Allemands Ă 25 km de Moscou, grande partie du territoire occupĂ©e. Fin 1941: 2 millions de prisonniers politiques soviĂ©tiques
La population russe et la guerre
Plus de 16 millions de personnes transfĂ©rĂ©es vers lâEst. Mobilisation de la population par discours dĂ©nonçant la barbarie de lâennemi. DĂ©serteurs et dĂ©faitistes arrĂȘtĂ©s et punis (exĂ©cutĂ©s), les Usines sont si possible, dĂ©montĂ©es et dĂ©placĂ©es par train vers lâintĂ©rieur du pays.
1942: Stalingrad
Le 17 juin 1942: dĂ©but de la bataille de Stalingrad, qui sâachĂšve le 2 fĂ©vrier 1943 â signe un tournant dans la guerre et mĂšne vers la dĂ©faite de lâAllemagne nazie. Suivent la reprise des villes de Koursk, Rostov, Kharkov… Grandes pertes de la Wehrmacht (de novembre 1942 Ă octobre 1943: 1,5 millions dâhommes) SiĂšge de Leningrad par la Wehrmacht brisĂ© en janvier 1944, aprĂšs prĂšs de 900 jours. Le 27 janvier, libĂ©ration du camp dâextermination dâAuschwitz par lâArmĂ©e rouge.
1945: Fin de la 2e Guerre mondiale
4-11 fĂ©vrier 1945: ConfĂ©rence de Yalta (Staline reçoit les dirigeants des Etats-Unis et de la Grande Bretagne, Roosevelt et Churchill). Mai: capitulation des Allemands aprĂšs la bataille de Berlin 24 juin 1945: parade de la victoire sur la Place Rouge marque la fin de la guerre en Europe et lâapogĂ©e de la gloire de Staline. Fin dĂ©finitive de la 2e Guerre mondiale pour lâArmĂ©e rouge: le 2 septembre (aprĂšs la capitulation japonaise).
1947: le début de la Guerre froide
Climat dâabord plus libre dans lâaprĂšs-guerre Ă partir de 1947: tensions entre URSS et autres alliĂ©s (USA, GB, F), notamment Ă la suite de la doctrine Truman qui tente dâendiguer le communisme aux USA. => DĂ©but de la Guerre froide
- Course Ă lâarmement nuclĂ©aire
- Le 29 août: premiÚre bombe atomique soviétique
1952/1953: la lu(e contre les « cosmopolites »
Tendances de repli et de nationalisme en URSS :
- DÚs 1946: Jdanov (protégé de Staline) lance une violente campagne doctrinale contre les arAstes et les intellectuels
- Demande dâun art simple, populaire toute autre tendance est poursuivie
- Campagne antisĂ©mite contre le « cosmopolitisme » - touche les artistes, les intellectuels, les mĂ©decins et tous les organes juifs (presse, Ă©diteurs…)
1953: mort de Staline
5 mars 1953: mort de Staline Cela empĂȘchera la rĂ©alisation de nouvelles purges quâil avait imaginĂ©es juste avant sa mort. Une direction collĂ©giale du pays se met alors en place. LĂ©gĂšre libĂ©ralisation du rĂ©gime; rĂ©habilitations et remises en libertĂ©. Le maĂźtre de la police, BĂ©ria, fait libĂ©rer un million de dĂ©tenus du Goulag (mais Beria lui-mĂȘme arrĂȘtĂ© et fusillĂ© sur ordre de ses collĂšgues). Le nouveau maĂźtre du pays, Nikita Khrouchtchev, poursuit la libĂ©ralisation (mesurĂ©e cependant) â quâil appelle la « dĂ©stalinisation ».
- LâĂšre de Nikita Khrouchtchev (1955-1964)
1955: La signature du pacte de Varsovie
14 mai 1955: signature du pacte de Varsovie Conçu par Nikita Khrouchtchev, le nouveau premier secrĂ©taire du ComitĂ© central du Parti communiste de lâUnion soviĂ©tique. Regroupe: URSS, Pologne, Albanie, RDA, TchĂ©coslovaquie, Bulgarie, Roumanie, Hongrie. IdĂ©e: lier les pays de lâEurope de lâEst avec lâURSS (militairement, Ă©conomiquement) Asseoir le pouvoir de lâURSS comme rĂ©ponse contre lâOTAN occidentale. Le pacte dissout seulement en 1991.
1956: XXe congrĂšs du PCUS
FĂ©vrier 1956: congrĂšs du Parti Communiste de lâURSS Khrouchtchev explique les principes dâune coexistence pacifique avec les pays capitalistes; souhaite conquĂȘte du pouvoir par voies pacifiques (par partis communistes occidentaux). DĂ©stalinisation: Khrouchtchev dĂ©nonce le culte de la personnalitĂ© sous Staline et les purges arbitraires (rapport secret, mais qui reste partiel).
1956: intervention sovitiXque Ă Budapest
Octobre / novembre 1956: les troupes soviĂ©tiques interviennent Ă Budapest pour Ă©touffer une vague de protestations, de rĂ©voltes contre le rĂ©gime communiste hongrois et la tutelle de Moscou. LâarmĂ©e soviĂ©tique Ă©crase le mouvement (2500 Hongrois meurent, 200 000 fuient le pays vers lâOuest), chasse un gouvernement de transition qui avait annoncĂ© des Ă©lections libres et impose un nouveau gouvernement fidĂšle Ă Moscou.
1957: lancement de Spoutnik
Octobre 1957: lancement du Spoutnik, premier satellite artificiel en orbite autour de la Terre. LâURSS gagne ainsi, par surprise, la course contre les Etats-Unis (elle est donc la premiĂšre Ă accĂ©der Ă lâespace).
1961: premier vol habitĂ© dans lâespace
Avril 1961: Iouri Gagarine est le premier ĂȘtre humain Ă voler dans lâespace 1963: Valentina Terechkova est la premiĂšre femme Ă voler dans lâespace
1962: Ă©meutes de Novotcherkassk
Juin 1962: dĂ©cision de PCUS dâaugmenter de prĂšs de 30% les prix de denrĂ©es alimentaires (comme la viande et le beurre); annoncĂ©e par les journaux en URSS. Notamment dans la ville de Novotcherkassk (sud du pays), les ouvriers, dont le salaire vient dâĂȘtre baissĂ©, se rĂ©voltent contre le parti qui ne dĂ©fend pas les intĂ©rĂȘts des ouvriers. Insurrection, grĂšve, occupation dâusines â envoi de lâarmĂ©e par Moscou contre les ouvriers, Le mouvement est Ă©touffĂ©, avec quelques 150 morts et de nombreuses arrestations. LâinformaXon sur lâinsurrection est gardĂ©e secrĂšte en URSS, grĂące Ă la censure.
Programme dâhabitation sous Khrouchtchev
Vaste programme de construction dâimmeubles est lancĂ© en URSS sous Khrouchtchev (construction de +80% en 10 ans). IdĂ©e: construire des habitations peu chĂšres, selon des modĂšles prĂ©conçus, avec des Ă©lĂ©ments prĂ©fabriquĂ©s Ă monter sur place. Les « khrouchtchevki » changent la vie de trĂšs nombreux citoyens en URSS â et aussi lâaspect de toutes les villes du pays.
- LâURSS sous LĂ©onid Brejnev (1964-1982)
1964: limogeage de Khrouchtchev
Octobre 1964: Limogeage de Nikita Khrouchtchev qui, pour la ligne officielle du Parti, sâest trop rapprochĂ© de lâOuest rejet du « dĂ©gel » et de lâ« aventurisme » de Khrouchtchev. Il est remplacĂ© par une troĂŻka (Brejnev, Kossyguine, Podgorny). LĂ©onid Brejnev prend peu Ă peu lâascendant - sâouvre une pĂ©riode de clientĂ©lisme et parrainages au sein du Parti.
Une Ăšre stable â et figĂ©e
La planification de lâĂ©conomie est renforcĂ©e. DĂ©veloppement de lâindustrie lourde, exploitation des richesses de la SibĂ©rie. Immobilisme du systĂšme et de lâĂ©conomie. (Vladimir Sychev: DĂ©filĂ© sur la place Rouge Ă Moscou en 1970)
1968: intervention militaire en Tchécoslovaquie
21 aoĂ»t 1968: Intervention militaire de lâURSS en TchĂ©coslovaquie, Ă©crasement du printemps de Prague. 25 aoĂ»t: manifestation des dissidents russes sur la Place Rouge beaucoup sont arrĂȘtĂ©s et condamnĂ©s Ă ĂȘtre « traitĂ©s » dans un hĂŽpital psychiatrique.
1968: traité de non-prolifération nucléaire
1er juillet 1968: traitĂ© de non-prolifĂ©ration nuclĂ©aire signĂ© par un grand nombre de pays de lâONU, y compris par lâURSS et les Etats-Unis â signe dâune certaine dĂ©tente en pleine guerre froide.
DĂ©tente et croissance Ă©conomique
Certaine ouverture sur le reste du monde. De plus en plus dâĂ©change commercial avec les pays capitalistes (p.ex. coopĂ©rations pour la construction dâautomobiles, investissements allemands [ouest] dans la sidĂ©rurgie, importations depuis les Etats-Unis). En 1977, 37% des importations soviĂ©tiques en produits de haute technologie viennent de RFA (Allemagne de lâouest). En 1979, exportations des USA vers lâURSS dâune valeur de 3,6 milliards de dollars (maximum historique).
Stagnation
Tensions intérieures persistent Mouvement dissident intérieur est victime de répression systématique depuis 1968: harcÚlement par le KGB, poursuites judiciaires, assignation à résidence, enfermement psychiatrique. Cas des refuzniks: juifs soviétiques auxquels les autorités refusent de qui(er le pays pour émigrer en Israél. à partir du milieu des années 1970, économie officielle stagne en URSS.
âĂconomie informelle se dĂ©veloppe (« Ils font semblant de me payer, je fais semblant de travailler » devient une sorte de devise); Ă©change de « services » (le blat) devient la rĂšgle âAffaiblit encore plus lâĂ©conomie
1974: Expulsion de A. Soljenitsyne
FĂ©vrier 1974: Alexandre Soljenitsyne, auteur de lâArchipel du Goulag, est expulsĂ© de lâURSS. Soljenitsyne avait rĂ©vĂ©lĂ© la rĂ©alitĂ© des Goulag au monde. âSuite Ă son expulsion, lâimage de lâURSS dans le monde se dĂ©grade fortement.
1979: DĂ©but de la guerre en Afghanistan
DĂ©cembre 1979: URSS intervient avec 100 000 soldats en Afghanistan pour soutenir un rĂ©gime arrivĂ© au pouvoir par un putsch peu avant; le conflit sâenlise rapidement, les derniers soldats soviĂ©tiques quitteront lâAfghanistan en 1989 [on considĂšre lâAfghanistan comme le « Vietnam soviĂ©tique »]. âRĂ©actions internationales; 53 pays refusent de participer aux Jeux Olympiques de Moscou, en 1980
Novembre 1982: mort de Brejnev
En novembre 1982, Leonid Brejnev meurt â et laisse derriĂšre lui une URSS fragilisĂ©e par une politique clientĂ©liste et extrĂȘmement conservatrice. Crise Ă©conomique et agricole Succession rapide de dirigeants aprĂšs la mort de Brejnev:
- Iouri Andropov (1914-1984), 14 mois au pouvoir
- Konstantin Tchernenko (1911-1985), un an au pouvoir
- 11 mars 1985: arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev
- Gorbatchev et la fin de lâURSS (1982-1991)
1985: MikhaĂŻl Gorbatchev accĂšde au pouvoir
Mars 1985: MikhaĂŻl Gorbatchev, 54 ans, devient secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du PCIS MĂšne dâabord une campagne anXalcoolique, trĂšs impopulaire et qui ne rĂ©sout aucun problĂšme. Il entreprend ensuite de revoir les structures du pays; initie la « pĂ©restroĂŻka », la reconstruction de lâURSS. IdĂ©e: libĂ©rer la production artisanale, le petit commerce et les services en autorisant des entreprises privĂ©es. Renforce lâautonomie des entreprises dâEtat par rapport au plan.
Glasnostâ
Glasnostâ (la « visibilitĂ© » ou « transparence ») accompagne la pĂ©restroĂŻka au niveau politique. â Clubs politiques informels ouvrent dans le pays â Presse se libĂšre de la censure, publie articles critiques â PassĂ© stalinien peut ĂȘtre dĂ©battu â Naissance dâun certain pluralisme politique RĂ©forme constitutionnelle en 1988: autorise le vote Ă bulletin secret et des candidatures multiples pour les Ă©lections des dĂ©putĂ©s
Politique extérieure
Nouvelle diplomatie internationale dirigĂ©e par le ministre aux Affaires Ă©trangĂšres, Edouard ChevardnadzĂ©. -> Politique de dĂ©tente TraitĂ© de dĂ©sarmement nuclĂ©aire (1987), retrait dâAfghanistan (1988), rĂ©duction des forces soviĂ©tiques dâEurope de lâEst et de Mongolie. SouverainetĂ© rendue aux « dĂ©mocraties populaires » dâEurope de lâEst… ce qui conduira vers lâeffondrement du bloc socialiste en 1989.
Tchernobyl
Avril 1986: catastrophe nuclĂ©aire dans la centrale de Tchernobyl Souligne lâĂ©tat de dĂ©labrement de la structure industrielle de lâURSS et illustre ravages Ă©cologiques du productivisme soviĂ©tique. => Fragilise la confiance envers le pouvoir (qui reXtint des informations et peine Ă dire la vĂ©ritĂ©)
1989
Les grĂšves se multiplient, notamment chez les mineurs. Contestations et violences nationales: eau Kazakhstan, en ArmĂ©nie, en Estonie,en AzerbaĂŻdjan… âGorbatchev fragilisĂ©
- Novembre 1989: chute du Mur de Berlin
- Mars 1990: la Lituanie déclare son indépendance
- Juin 1990: la Russie elle-mĂȘme dĂ©clare son indĂ©pendance
1991
AoĂ»t 1991: Gorbatchev victime dâune tentative ratĂ©e de coup dâEtat menĂ©e par des conservateurs, câest Boris Eltsine (rĂ©formateur) qui en ressort gagnant. 8 dĂ©cembre 1991: Eltsine dĂ©cide avec ses homologues ukrainiens et biĂ©lorusses de crĂ©er une CommunautĂ© des Etats indĂ©pendants appelĂ©e Ă se substituer Ă lâURSS. Le 25 dĂ©cembre 1991, MikhaĂŻl Gorbatchev, prĂ©sident dâune URSS devenue vide, dĂ©missionne de son poste: câest la fin dĂ©finitive de lâURSS.